80ème anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945
Message de Monsieur Sébastien LECORNU, ministre des Armées
et de Madame Patricia MIRALLES, ministre déléguée auprès du ministre des
Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants
Le 8
mai 1945, quand la nouvelle de la Victoire parvint à Paris, le général
de Gaulle qui incarnait la voix de la France libre et combattante
adressa ces mots à la Nation : « Tandis que les rayons de la Gloire font
une fois de plus resplendir nos drapeaux, la patrie porte sa pensée et
son amour d’abord vers ceux qui sont morts pour elle, ensuite vers ceux
qui ont, pour son service, tant combattu et tant souffert ! Pas un
effort de ses soldats, de ses marins, de ses aviateurs, pas un acte de
courage ou d’abnégation de ses fils et de ses filles, pas une souffrance
de ses hommes et de ses femmes prisonniers, pas un deuil, pas un
sacrifice, pas une larme, n’auront donc été perdus ! »
Le
sacrifice pour la Victoire avait été immense. Aux soldats morts,
blessés, prisonniers ; aux résistants foudroyés ou torturés,
s’ajoutaient les civils assassinés et déportés, en particulier les Juifs
morts dans la Shoah, ainsi que les champs de ruines laissés par les
durs combats de la Libération. La France était meurtrie, mais un peuple
entier avait survécu à l’une des pires épreuves de son Histoire grâce au
soutien de ses alliés.
Le 8 mai 1945, à l’heure de la
capitulation allemande qui allait bientôt être celle de la découverte de
l’ampleur des crimes nazis, l’heure était aussi déjà à la
reconstruction, pour que jamais ne se reproduisent les erreurs de 1940
et pour que la France renoue avec sa grandeur. C’est dans l’épreuve que
se forgent les grandes Nations, et le 8 mai 1945 la France décidait de
se choisir un grand destin.
Dans l’effervescence de la Victoire et
pour faire écho aux immenses sacrifices consentis pendant les années de
guerre, les Françaises et les Français reprenaient confiance en
eux-mêmes. Ils choisissaient de redonner au pays son indépendance, sa
puissance et sa prospérité dans un monde où tous les équilibres se
redessinaient autour de deux grandes puissances.
Cette ambition a
permis de construire un modèle français qui fait notre grandeur et notre
fierté dans les domaines militaires, sociaux, scientifiques,
industriels, économiques et culturels. Aujourd’hui, nous jouissons
encore de cet héritage de la Libération, des choix courageux de nos
grands anciens. Par-delà les clivages, ils ont su porter le pays vers le
meilleur de lui-même.
Alors que le cycle des commémorations du
80ème anniversaire de la Libération se termine, dans un monde où les
menaces se multiplient, où des menaces anciennes planent à nouveau sur
le pays. Alors que les rapports de force internationaux se
reconfigurent, souvenons-nous des sacrifices qu’une génération entière
de Françaises et de Français a acceptés pour libérer le pays, pour le
reconstruire et pour nous donner les moyens de notre souveraineté.
Vive la République !
Et vive la France !